Sophie Morisse

1962, Mers-les-Bains (France)

Oeuvre ...

'l Univers de Sophie Morisse est celui de l’imaginaire, des rêves, des contes de Grimm ou de Perrault, avec toujours une petite pointe de nostalgie du monde de l’enfance …. Un monde complexe, aux références multiples, qui nous rapproche des maîtres classiques – les peintres Hollandais du 17ème ne sont pas bien loin.

Sophie Morisse peint des personnages semblant sortir d'une pièce de théâtre ou d'un conte. Ses modèles se déguisent, jouent la comédie, dévoilant des postures hors du commun que l'artiste saisit dans l'huile.

 

A propos de Sophie Morisse

Sophie Morisse est née en 1962 à Mers-les-Bains (France). Vit actuellement en Haute-Normandie. Elle a étudié pendant cinq ans à l'Ecole des Beaux-Arts de Rouen, jusqu'en 1987. Son professeur était alors le peintre et sculpteur Philippe Garel. Reçoit le Prix de la ville de Poitiers et celui de Saint Grégoire en 2001. La même année, naissance de sa fille Thaïs, prénom d'origine égyptienne. Expose dans toute la France, notamment en région parisienne et à Giverny, Metz, Rouen, Nantes…

Sophie Morisse Sigrid Daune 1

CV artistique et presse

Sophie Morisse partage son vaste atelier de 80 m² avec son compagnon, le peintre d'art figuratif Marc Lemoine, rencontré à l'école des Beaux-arts au début des années 1980. "On travaille dans le même studio, c'est facile pour nous car on a toujours travaillé comme ça". Dans cette salle commune, Sophie Morisse accumule de nombreuses toiles. Elle a placé son chevalet près d'un meuble où elle range ses tubes et ses essences. On remarque sur une chaise une palette d'une épaisseur de peinture impressionnante. « C'est une palette de droitier et je suis gaucher, je dois le mettre. Cela fait pourtant vingt cinq ans que je l'utilise… et depuis je ne le nettoie pas ! ».

L'artiste fait la navette entre la palette et son chevalet sur un fauteuil à roulettes qui lui permet aussi de mettre la distance avec sa toile. Dans un coin du studio, une impressionnante armoire contient une multitude de déguisements et d'accessoires en tout genre : chapeau melon, chapeau haut de forme, gants, perruques...

"Mes modèles jouent un rôle, je les peins de manière théâtrale pour les sortir de leur quotidien. J'aime leur faire prendre des attitudes peu habituelles. Comme c'est le cas pour les acteurs, les costumes les aident à entrer dans leur rôle . Les faux nez par exemple (avec qui Sophie Morisse a développé une série de tableaux), obligeaient les modèles à adopter une posture particulière car cet accessoire doit pouvoir tenir sans élastique. Leur port de tête s'en trouve ainsi modifié". Cette attirance pour les costumes est logiquement compréhensible : sa mère était habilleur, Sophie Morisse a ainsi passé une grande partie de son enfance sur des plateaux de cinéma.

Parmi ses autres souvenirs d'enfance l'ayant amenée à devenir peintre, Sophie Morisse se rappelle des visites au musée du Louvre. "Mon père m'y emmenait régulièrement quand j'avais 8-10 ans. C'est là que j'ai décidé d'un avenir dans la peinture. J'avais un album de cartes postables de mes tableaux préférés". Dans cette collection d'images, on retrouve Le Jeune mendiant de Murillo, « un tableau que j'admire toujours », ou encore les toiles de David « certainement à cause des coquillages et des hommes nus », se moque-t-elle.
Presque à la même époque, sa tante Nadine lui offre son premier coffret de peinture à l'huile. L'artiste montante commence par réaliser des autoportraits, elle a 13 ans. "J'ai été mon premier mannequin. Au moins, j'ai toujours été là", sourit-elle. "Je tenais le miroir dans une main, et je peignais de l'autre. Mais ce n'était pas facile car je suis myope et je voulais réfléchir sans lunettes !"

Les contes et la peinture de Sophie Morisse se sont mariés et ont vécu heureux pour toujours… Voici un dénouement plus heureux ! Petit Poucet, Peau d'Âne de Perrault, La Petite Sirène d'Andersen, Alice au Pays des Merveilles de Carroll… Autant d'histoires qui inspirent l'artiste rouennaise et engendrent des tableaux atypiques. L'imaginaire du conte, à la fois magique et inquiétant, transparaît à travers son personnage. Nous ne savons pas si nous devons avoir peur du Chapelier fou ou rire ; on admire autant les robes de Peau d'Ane que l'on a peur des conséquences si elle les porte...

Cette dichotomie est présente dans toute son œuvre. On la retrouve aussi dans l'utilisation d'animaux brillants mais terribles surtout lorsqu'ils sont en groupe : batraciens, papillons, libellules, oiseaux… L'entourage immédiat de l'artiste, amis, famille, entre volontiers dans l'esprit du jeu de la pose. Le modèle qui revient le plus souvent est sa fille de 12 ans, Thaïs. "Je ne veux pas peindre son portrait en particulier, mais plutôt représenter l'enfance en général, et plus largement le visage humain, deux composantes essentielles de mon travail".

Sophie Morisse organise de courtes séances de pose où elle prend des photos et réalise divers croquis. « Il me serait impossible de poser ma fille pendant des heures ! Pour peindre les détails des vêtements, l'artiste se procure des modèles de couture sur lesquels elle dispose des costumes.

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